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Étincelles de Manitou, tome 2

Étincelles de Manitou, tome 2

18,00 €Prix

Le Rav Yéhouda Léon Askénazi, Manitou, est le maître dont l’enseignement et les activités après-guerre ont probablement le plus marqué le judaïsme français.
Ses connaissances impressionnantes, tant dans les différentes disciplines de la Torah que dans les vastes registres de la philosophie, la sociologie, l’ethnologie et l’anthropologie lui ont permis d’élaborer une formulation originale de la sagesse hébraïque.


Différents ouvrages permettent d’accéder à la pensée de Manitou, au travers de textes qu’il a lui-même rédigés.


Ce livre, « Étincelles de Manitou, tome 2 », prolonge le premier volume en poursuivant la découverte d’une facette originale, intime et vivante, de l’enseignement oral de ce très grand maître : des notions de Torah essentielles, exposées de manière succincte, des notes d’humour pleines de sagesse, des formules fortes exprimant de manière vigoureuse la pensée du Rav Askénazi, dont le génie se révèle aussi dans sa capacité à exprimer en quelques phrases une réflexion complexe et profonde.


À consommer avec modération, mais en prenant le temps de savourer et de réfléchir d’une étincelle à l’autre.


Pour n’en citer qu’une :
L’objectif de l’éducation, c’est d’amener l’enfant à la majorité, c’est-à-dire de pouvoir lui donner une autonomie de fonctionnement en tant que personne humaine… L’éducateur a réussi quand on n’a plus besoin de lui.

 

Ephraïm Herrera, docteur en Histoire des religions et disciple de Manitou dont il a suivi les cours durant un quart de siècle, a patiemment réuni une multitude d’« étincelles » de l’enseignement oral du Rav Askénazi et en présente ici un second recueil.

 

Ce livre a été édité grâce au soutien des anciens EI en Israël

A l’occasion de la sortie du tome 2 des « Etincelles de Manitou », les éditions Elkana proposent un texte inédit du Rabbin Léon-Yehuda Askénazi, plus célèbre sous son nom scout de « Manitou ».

 

Manitou, les Eclaireurs Israélites de France et l’éducation juive en 1958.

 

A la rentrée scolaire de 1958, Manitou, qui vient de quitter la direction de l’École d’Orsay, devient l’Aumônier du Mouvement des Eclaireurs Israélites de France. Le compte-rendu de l’Equipe nationale (l’instance éducative suprême) du 19.10.1958 rapporte son approche éducative et le programme qu’il propose (archives Alain Michel).

 

AUMÔNERIE

Manitou expose la façon dont se pose le problème de l’Aumônerie et de quelle façon il faudrait le résoudre.

  • Principes généraux :

La nécessité de remettre sur pieds l’Aumônerie du Mouvement a été établie au dernier Conseil National. Manitou a décidé de s’en occuper personnellement à partir de cette année.

 

  • A l’échelon des unités:

Il n’est pas souhaitable que les Aumôniers d’un Mouvement tel que le nôtre soient distincts des C.T. [chefs de troupes] proprement dits. C’est en tant que C.T. qu’ils doivent assurer l’éducation religieuse des Éclaireurs. Cependant, étant donné qu’une telle fonction réclame une vocation religieuse personnelles, cette formule est destinée à rester théorique pour beaucoup de G.L. [groupes locaux].

Dans la mesure où il ne s’agirait pas du C.T. lui-même, il faut que ce soit des Rabbins ou élèves-rabbins. En effet, lorsque l’on connaît les difficultés que la communauté rencontre pour le recrutement et surtout la formation des cadres rabbiniques, on se rend compte qu’il serait utopique de prétendre « improviser » des titulaires de postes d’Aumôniers par nomination ou formation dite accélérée. Cette formation peut et doit se faire, mais il serait délicat de la sanctionner par un titre fictif. C’est pourquoi le Mouvement doit faire un effort pour « brancher » les unités, partout où cela est possible, sur les jeunes rabbins locaux et, spécialement, ceux qui acceptent de s’occuper de la Communauté « telle qu’elle est », sans préoccupations de tendances.

Le « travail » de l’Aumônier ne se borne pas en effet à enseigner l’hébreu ou à préparer des « activités juives ». Il doit jouer le rôle du prêtre. C’est une illusion de croire que le Judaïsme est une religion sans prêtres. Il n’en a été ainsi à aucune époque historique et c’est le mal dont souffrent beaucoup de communautés adultes. Or, nous avons les enfants à l’âge où le problème religieux requiert la présence réelle d’un prêtre. Seul le rabbin – qu’il le veuille ou non – est investi d’une telle personnalité. Cet aspect a été longtemps négligé.

Il ne faut pas oublier que ce que l’enfant attend d’une religion est plus qu’un ensemble de coutumes, de rites ou de « connaissances » qui, à son âge, ne peuvent être que superficielles. Au-delà de ces activités faciles à organiser, le Mouvement a une responsabilité d’un autre ordre. Celle de répondre aux exigences d’une « destinée » dont l’enfant pressent les problèmes et les difficultés sans savoir y répondre par lui-même. Là, ce qu’il s’attend à trouver, c’est une personne qui incarne le genre de vie que lui présente l’idéal juif et pas seulement un meneur de jeu ou un professeur d’histoire.

Toutes ces raisons font qu’au stade du contact personnel, à l’échelle locale, il est indispensable de passer par ce stade provisoire où les unités doivent être en relation avec les rabbins locaux.

Manitou se propose de rédiger à ce sujet des fiches de suggestions pour les rabbins qui accepteraient cette tâche.

 

  • A l’échelle nationale:

Le problème est plus difficile. Pendant les deux dernières années, nous avons cherché un jeune rabbin qui ait les compétences nécessaires et qui accepte la responsabilité religieuse du Mouvement. Les personnes contactées à ce sujet ont refusé. Il y a à cela plusieurs raisons, mais la principale est la caractéristique de l’identité juive du Mouvement et le fait que les efforts investis ne se retrouvent que bien plus tard et à une échelle anonyme.

A ce sujet, il faut faire un bref rappel historique. Quelque chose d’important manque aux E.I. depuis que Castor [Robert Gamzon, le fondateur des Éclaireurs israélites et de l’École d’Orsay] a quitté le Mouvement [Gamzon a fait son Alya en Israël en 1949], et cela retentit aussi sur la question religieuse. Sa présence obligeait chacun d’entre nous à dépasser ses positions personnelles pour viser une identité juive du Mouvement qui soit collective et qui réponde aux besoins réels du secteur de la vie juive dont nous nous occupons.

A l’échelon national, la difficulté est plus grande encore qu’on ne l’a généralement pensé. Il faut se rendre compte que nous ne pouvons compter sur aucune directive ; d’abord parce que le Rabbinat est pratiquement débordé ; ensuite parce que la direction spirituelle profonde des Communautés est très dispersée.

Il y a indéniablement un renouveau de vie juive et, spécialement, le rabbinat s’oriente de plus en plus vers un engagement personnel plus juif et, si j’ose dire, plus religieux. Mais il manque une doctrine et une synthèse dont nous puissions profiter. En gros, on peut dire que la communauté ne sait pas ce qu’elle est censée comprendre. Elle se survit, le mieux possible. Cela cache un désarroi dont nous sommes obligés de tenir compte.

Lorsque Castor a fondé le Mouvement, il l’a fait en prenant comme hypothèse que toutes les « formes » de méthodes connues auparavant étaient caduques. Son initiative a ramené au Judaïsme et à la communauté beaucoup de gens de valeur.  Mais ce que Castor ignorait, c’est qu’il avait raison, spécialement pour le secteur dont nous nous occupons et qui est ce que l’on pourrait nommer « la grande communauté ». Mais nous avons, nous, une plus grande responsabilité, parce que nous savons qu’il en est ainsi.

De plus, ce que l’on pouvait nommer le « Judaïsme E.I. » ne peut réussir que si le caractère scout du Mouvement est reconquis. La valeur du Judaïsme E.I. a résidé dans le fait qu’il était un Judaïsme de scouts, c’est-à-dire basé sur le principe de discipline librement consentie. Cela ne commande pas simplement notre méthode, mais aussi notre idéologie religieuse.

Depuis la fondation du Mouvement, le bilan peut être schématisée ainsi : nous avons toujours été coincés entre orthodoxe et libéraux, avoués ou non. Ce sont toujours des leaders de ces deux tendances qui ont mené le jeu. On a réussi à dépasser ce conflit.

L’exemple principal est l’expérience d’Orsay ; mais nous avons été vaincus par la victoire, en ce sens que le Mouvement a perdu l’identité spécifique qu’il pouvait représenter. Beaucoup d’individus sont engagés, mais le plus souvent à titre personnel.

La question libéralisme-orthodoxie va inévitablement se reposer dès qu’on parlera d’activités et d’orientations religieuses. En dépassant ses propres positions personnelles, Manitou pense que le Mouvement ne peut se réclamer ni de l’orthodoxie, ni du libéralisme bien que, traditionnellement, il comporte ces deux tendances, d’ailleurs beaucoup plus comme pôles d’attraction que comme véritables tendances organisées.

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